Personnalité assez peu connue, Helmut Knochen fut pourtant
par ses fonctions, tant policières que politiques, un des responsables les plus
importants de l’occupation allemande durant les années 1940-1944. Il était
originaire de Magdebourg où son père, directeur d’école et ancien de
Verdun, l’a formé à la rigueur prussienne alors que les penchants du jeune
homme le poussent à la poésie : son écrivain préféré est en effet le
dramaturge anglais George Colman qu’il choisit pour sa thèse de philosophie
présentée à Göttingen en 1935. Avec son titre de docteur, il s’engage dans
le journalisme et entre au DNB, agence de presse du IIIe Reich. Chargé de la
rubrique sportive, il suit les Jeux olympiques de 1936 et fait connaissance du
docteur Six qui dirige le service de presse de Reinhard Heydrich. Ce dernier
recherchant de jeunes universitaires brillants, Knochen se trouve chargé de l’analyse
des journaux hollandais, belges et français. En 1937, il est envoyé à Paris
pour effectuer un reportage sur l’Exposition Universelle et, à son retour à
Berlin, commence sa carrière dans la branche
" renseignement " du RSHA.
En octobre 1939, Knochen reçoit sa première mission :
intoxiquer l’Intelligence Service, (IS), en créant un mouvement antinazi
fictif. Les agents anglais se laissent convaincre, grâce à un faux général
anti-hitlérien, de se rendre à la frontière hollandaise où ils sont
kidnappés par un commando mis à la disposition de Knochen. Il est alors
présenté aux médias comme un héros et sera décoré par Hitler lui-même à
la grande chancellerie du Reich, à Berlin.
Heydrich estime que Knochen a démontré ses capacités : en
juin 1940, il le nomme à la tête d’un Sonderkommando d’une vingtaine d’Universitaires
chargés de l’espionnage politique en France. En Juillet, ils sont déjà
40... L’équipe des jeunes SS est accompagnée d’un policier chevronné,
Karl Boemelburg, issu d’une autre branche du RHSA, envoyé par Müller, le
tout puissant chef de la Gestapo à Berlin. L’attelage parisien d’Heydrich
sera donc à deux têtes avec un organisme politique de renseignement, (Knochen)
et un organisme policier d’exécution, (Boemelburg). En Août 1940, leurs
fonctions seront officialisées, mais les services de l’Abwehr de l’amiral
Canaris comptent 600 personnes et ceux de Heydrich en France seulement 60. À la
même époque, Müller envoie à Boemelburg un collaborateur d’Eichmann,
Dannecker, pour s’occuper de la question juive.
Très vite, les Sonderkommando de Boemelburg et de Knochen
vont s’implanter dans toutes les villes de la France occupée, mais Heydrich
juge Knochen encore trop jeune pour tenir tête aux responsables de la Wehrmacht
: le Brigadeführer Thomas assurera la direction officielle des jeunes équipes.
Rendu responsable des attentats commis contre les synagogues parisiennes par le
cagoulard Filliol, le 2 Octobre 1941, Thomas est muté. Knochen qui n’est pas
mis en cause, se trouve alors promu au grade d’Oberführer à l’âge de
trente ans.
Le 5 Mai 1942, lorsque Oberg, représentant Himmler, est
intronisé par Heydrich en tant que chef suprême des polices et des SS en
France, Knochen devient en fait le numéro 2 de la nouvelle hiérarchie et le
vrai cerveau politique des Services de Renseignement allemands en France :
poulain d’Heydrich, il parle parfaitement le français, alors qu’Oberg n’en
connaît pas un mot. Malheureusement pour Knochen, le parrainage d’Heydrich ne
durera pas longtemps, puisqu’en Juin 1942, un mois plus tard, son protecteur
est assassiné par des Résistants venus de Londres.
En Octobre 1940, Knochen ne cachait pas son opposition à l’entrevue
de Montoire entre Hitler et Pétain qui officialise une collaboration, à ses
yeux ambiguë, alors qu’il préconisait l’émergence d’un parti
pro-allemand déterminé.
En tant que supérieur de Boemelburg, Knochen fut
indirectement celui de Friedrich Dohse,( chef de la section IV de Bordeaux), qu’il
viendra décorer à deux reprises. Pourquoi ? Il y eut certes l’affaire
Grandclément : même avec la protection de Boemelburg, un modeste
responsable régional comme Dohse n’a pu prendre sur lui de faire envoyer deux
émissaires français au général de Gaulle, pour lui proposer la création de
maquis chargés de combattre la résistance communiste. Faut-il voir dans cette
manœuvre un simple feu orange de Knochen, une tentative feutrée de paix
séparée avec les Anglo-Américains ou une intoxication de la
Résistance ? La question reste posée.
Il est certain par contre que depuis la disparition de
Heydrich, le docteur Knochen se trouve dans une position tant hiérarchique que
politique fort délicate : d’un côté, son supérieur officiel, le
général Oberg , (représentant personnel d’Himmler), et de l’autre, le
bras séculier du BdS, (que Knochen supervise) : la tristement célèbre
Section IV, (Gestapo), dirigée par Karl Boemelburg, un policier de métier. La
hiérarchie nazie veut bien reconnaître et utiliser les compétences d’un
brillant universitaire, à condition qu’il reste fermement encadré par des
inconditionnels du parti. N’oublions pas non plus les problèmes de
générations : Oberg a 15 ans de plus que le chef du BdS, et Boemelburg
frise la soixantaine : pour ces deux notables chevronnés, les trente ans de
Knochen ne font pas sérieux, malgré ses titres universitaires.
Maîtrisant avec aisance le français et ses subtilités
dialectiques, Knochen rencontre Laval et Bousquet pratiquement chaque semaine et
tente de les maintenir dans une ligne de collaboration active vis à vis de l’Allemagne.
Bousquet et Knochen sont de la même génération, (30 ans), et leurs capacités
intellectuelles les ont promus à de hautes responsabilités. Knochen comprend
rapidement que Bousquet jouera un double jeu et Bousquet sait que Knochen le
sait. Le chef du BdS est d’autant plus averti que Heydrich s’est ouvert à
lui en Mai 1942 de l’impossibilité pour l’Allemagne de gagner la guerre. En
Novembre 1942, Knochen prévoit donc que le débarquement américain va rendre
la collaboration avec Bousquet de plus en plus aléatoire et que la défaite de
Stalingrad le fera basculer franchement du côté de la Résistance. Les deux
hommes continuent de se voir officiellement, mais sans illusion de la part de
Knochen : " le double jeu faisait partie des contraintes de l’époque ",
dira-t-il en Juin 2000, avec une certaine nostalgie. Il percevait donc fort bien
l’évolution de son interlocuteur et avait d’ailleurs déclaré, lors de son
procès en 1954 :
«L’administration française, sous l’autorité de
Bousquet, était devenu une véritable force d’opposition ».
Fin 1943, la situation militaire allemande se détériore en
effet de façon irréversible. Knochen s’appuiera certes sur un Laval toujours
persuadé de la possibilité d’une paix de compromis, mais il lui faut
écarter Bousquet qui sabote presque ouvertement la politique allemande. Sur
ordre de Berlin et sur demande de Darnand, nommé Secrétaire Général au
maintien de l’ordre, Bousquet est déporté en Allemagne, mais Knochen refuse
de le livrer à la Milice qui envisageait en effet de le faire disparaître.
Quant à Darnand, Knochen connaît ses limites: " discipliné et
borné, homme certes dévoué aux intérêts allemands, mais sans envergure
politique " comme il le dira dans son interview. L’époque est
au durcissement, et il en avertira son ancien condisciple d’Université, J. Ph
Larrose, professeur à Bordeaux, interprète du Recteur et du Maire
Marquet : " N’interviens plus auprès de moi, je ne pourrais
rien t’accorder ".
A quelques semaines de la Libération, Knochen tentera une
ultime action politique en préparant une rencontre Laval Herriot pour mettre
sur pied un gouvernement Herriot, Laval, Pétain, dit de transition, qui n’aurait
pas déplu à Roosevelt. La tentative fut désavouée par son supérieur Oberg
et par Himmler. Quelques jours plus tard, le 20 Juillet 1944, ce fut l’attentat
contre Hitler avec la tentative de putsch. A Paris le général Stülpnagel prit
le pouvoir sans coup férir. Knochen relate les évènements dans son interview.
Si l’on compare la promotion d’Oberg, chef direct de
Knochen après l’attentat du 20 juillet, et la sanction infligée à son
subordonné, il faut bien trouver une raison à cette différence de traitement.
Oberg est l’homme de confiance d’Himmler, nazi fruste et sans culture qui
enviait le brio de Knochen et lui reprochait certainement, tant ses initiatives
politiques, que la mollesse de ses réactions après l’attentat contre Hitler,
(Juillet 1944) : c’était en effet la Kriegsmarine qui avait dû rétablir l’ordre
à Paris après le putsch des généraux.
Rappelons aussi que Knochen rendait compte régulièrement de
ses activités au général Hans Speidel, chef d’Etat Major de Stülpnagel.
Speidel qui gagna Rommel à la conspiration, sauva sa tête, mais fut arrêté
le 7 septembre 1944 et chassé de la Wehrmacht… ce qui lui permit de reprendre
du service après la guerre et d’être nommé Commandant des Forces Terrestres
Atlantiques du secteur Centre Europe, de 1957 à 1963.
Arrêté en 1946, Helmut Knochen n’aura pas la même chance
que Speidel : condamné à mort en Octobre1954 par le Tribunal Militaire de
Paris, après une instruction interminable, (plus de 400 auditions), il sera
gracié le 10 Avril 1958 et libéré le 20 Novembre 1962, sur décision du
général de Gaulle. Knochen fut donc considéré comme responsable et coupable,
et Speidel, (bien que supérieur hiérarchique d’un Knochen qui lui référait
de la politique du BdS), fut promu et honoré.
Knochen n’aura pas non plus la chance de son alter ego
français René Bousquet qui, après une condamnation symbolique, entama une
brillante carrière dans le secteur privé. En juin 2000, Knochen évoque devant
moi, avec une certaine amertume, l’audition de Bousquet à son procès :
" Il était alors Président de la Banque de l’Indochine
et vint spécialement en avion pour témoigner… en ma faveur ".
Durant son procès de 1954, où il était jugé avec Oberg, Knochen avait en
effet bien résumé le combat feutré mené vis à vis de son interlocuteur
Bousquet : " Il a toujours été, (Bousquet), poli et loyal à
mon égard, mais j’ai toujours été convaincu qu’il faisait tout ce qu’il
pouvait pour me rouler. Moi aussi du reste, selon qu’il m’était
possible ".
Sa mise en résidence surveillée, en Décembre 1943, avait
blanchi Bousquet d’un passé compromettant. A la même époque, François
Mitterrand s’envolait vers Londres pour entamer un parcours politique
prestigieux.
Cette exceptionnelle interview de Knochen complète le puzzle
combien complexe des structures allemandes durant l’occupation. La difficulté
à comprendre où se situaient les vrais pôles d’autorité à entraîné nos
historiens à reconstituer l’époque et ses drames à partir des seules
archives françaises. Cette cécité historique peut se constater à l’occasion
de deux évènements récents :
1 - la sortie du livre de Daniel Cordier sur Jean Moulin,
" La République des catacombes ", ouvrage monumental de
1000 pages. Remarquable par sa documentation sur l’histoire de la Résistance
française, il reste pratiquement muet sur l’organisation allemande. Quelque
lignes nous apprennent que Jean Moulin mourant est amené par Barbie chez
Boemelburg dont les fonctions sont présentées ainsi : " Barbie
est placé sous l’autorité de Karl Boemelburg, qui, adjoint au chef de la
Gestapo en France, dirige depuis Paris la section répression ".
La dénomination est à la fois floue et inexacte : Boemelburg était en
réalité le chef tout puissant de la section IV du BdS de Paris, (improprement
dénommée Gestapo), et en réfère à Berlin, auprès de Müller dont il est l’homme
de confiance. Rappelons aussi que l’Etat Major de Boemelburg à Paris occupe
trois immeubles avenue Foch.
2- le procès de Maurice Papon qui fut condamné pour
" complicité de crime contre l’humanité ", sous le motif
de son implication dans la déportation des Juifs. Le service allemand qui s’occupait
de ces déportations à Bordeaux, (section IV J), dépendait… de Boemelburg…
dont le nom ne fut même jamais évoqué.
Qui faisait quoi et qui était responsable de quoi durant l’occupation ?
Au sommet nous trouvons le général Oberg, représentant
personnel et homme de confiance d’Himmler, qui expliqua clairement dans une
déposition de 1945 le fonctionnement de ses services en France. Concernant les
déportations juives, Oberg admet avoir eu connaissance du génocide et il
explique l’organigramme des responsabilités : Müller, de Berlin,
donnait directement ses ordres à Boemelburg et le cas échéant aux antennes
régionales, (les KdS). Hagen, son directeur de Cabinet est un anti-français et
un antisémite notoire, ancien condisciple d’Eichmann, qui ne sera pas
inquiété après la guerre…. parce qu’il se mettra au service des Forces
françaises d’Occupation en Allemagne ! (Il sera jugé et condamné en
1978 par un tribunal allemand).
En deuxième position hiérarchique nous trouvons Knochen
dont les fonctions sont essentiellement politiques : il est l’interlocuteur
permanent du gouvernement de Vichy et, par une pression constante sur les
responsables français, (Laval, Bousquet puis Darnand), il doit chercher à
faire adopter les directives allemandes. Il assurera aussi des contacts avec l’amiral
Leahy jusqu’en décembre 1941, date de l’entrée en guerre des USA. Le brio
de Knochen est reconnu, mais il est " encadré " par Karl
Oberg en amont et par Karl Boemelburg en aval. Oberg
" lâchera " d’ailleurs Knochen en juillet1944 : le
représentant d’Himmler se verra promu en recevant une deuxième étoile,
alors que son subordonné est dégradé et manque d’être fusillé.
En troisième position, (mais le plus souvent autonome et
rendant directement compte à Berlin), nous trouvons Boemelburg, chef de la
la section IV, (Gestapo), policier de l’ombre et bras séculier des SS.
Plusieurs documents exceptionnels et rassemblés pour la première fois,
démontrent son véritable pouvoir :
- la photo de l’équipe Boemelburg prise en 194l ainsi que
l’organigramme des Kommandos SS présents en France à cette époque ;
- l’annuaire téléphonique explicitant l’organisation de
la section IV, ( Gestapo), et la place occupée par Brunner, le bourreau de
Drancy chargé des déportations juives ;
- la directive, signée de la main de Boemelburg et
concernant les otages et les prisonniers expiatoires.
L’ensemble de ces documents permet de reconstituer l’organigramme
des polices allemandes en France entre 1942 et 1944.
Reste maintenant à étudier la révélation de Knochen
concernant sa conversation avec Heydrich en mai 1942, au cours de laquelle l’homme
fort du régime lui fait trois confidences :
- la guerre n’est pas encore perdue mais elle ne peut être
gagnée ;
- une paix de compromis avec les Alliés doit être
recherchée ;
- sauver le IIIème Reich est possible, mais l’intransigeance
d’Hitler représente un obstacle.
Là encore reprenons les faits : huit jours plus
tard, Heydrich est assassiné par un commando anglais envoyé de Londres, alors
qu’il se rend à ses bureaux sans voiture d’escorte.
Première question : pourquoi les Anglais
auraient-ils fait assassiner Heydrich ?
- Parce qu’il était chef du RSHA et haut dignitaire du
régime ?
- Parce qu’il était Protecteur du Reich en Bohême
Moravie ? Michel Mourre dans son encyclopédie résume ainsi l’action d’Heydrich : "
Il mena une politique à la fois implacable et souple, très habile pour les
intérêts allemands ".
- Parce que l’I.S. avait eu vent de ses projets de paix
séparée, une initiative redoutée par Churchill qui veut une capitulation
totale du IIIème Reich ?
On est bien obligé de constater que l’assassinat d’Heydrich
fut la seule initiative alliée concernant un haut dirigeant nazi : une
initiative à risque menée depuis Londres, décidée au plus haut niveau et
pour laquelle il fallait des motifs majeurs. A notre sens le troisième motif,
la raison d’Etat, apparaît d’une logique difficilement réfutable.
Deuxième question : pourquoi un dignitaire aussi
protégé qu’Heydrich s’est-il déplacé sans escorte ? Hitler avait-il
connu l’état d’esprit d’Heydrich et trouvait-il que le Dauphin se
rapprochait par trop du trône ? Avait-il connaissance des critiques
presque ouvertes que formulait Heydrich à son égard, ou de ses projets de
complot ?
Nous ne résoudrons pas aujourd’hui totalement ces
énigmes, mais nous faisons avancer avancer des points d’Histoire encore bien
troubles.
Penchons nous enfin sur les rapports entre Knochen et son
correspondant Bousquet. Le premier est le chef des polices allemandes et le
second le chef des polices françaises : tous deux sont jeunes,
intelligents, dynamiques, tous deux se trouvent sous la tutelle d’une
hiérarchie pesante d’anciens combattants de 1914-18. Ils s’estiment et s’observent
comme des joueurs d’échec qui travaillent dans des camps structurellement
opposés. Certes Bousquet joue d’abord la carte de la Collaboration en
estimant probable la victoire de l’Allemagne, mais, dés la mi-1942, il se
rapproche de la Résistance. Knochen le sait, laisse faire un certain temps, car
lui aussi a compris l’issue inévitable de la guerre, mais il se plie aux
injonctions de Berlin : en Décembre 1943, Bousquet est écarté, avant d’être
mis en résidence surveillée, pour être remplacé par Darnand et ses milices.
L’obéissance sans conviction de Knochen ne lui réussira
pas : c’était à la fois trop peu et trop. Trop, puisque Himmler le
dégradera en Juillet 1944, trop peu, parce qu’il n’a pas été aussi loin
que Speidel, honoré après la guerre. Knochen se verra donc jugé et condamné
par les tribunaux français. Quant à Bousquet, son demi emprisonnement de1943
lui permettra de sauver sa tête à la Libération et sa condamnation à
cinq ans de dégradation nationale en 1949 sera effacée pour faits de
Résistance. Par contre, les déportations juives le rattrapent et il est
inculpé en Juillet 1992 de " crime contre l’humanité ".
Il sera assassiné en 1993 par un déséquilibré. Sa disparition laisse l’Histoire
de l’Occupation inachevée, car l’homme savait beaucoup de choses,
peut-être trop de choses. Certes il fut au départ un collaborateur résolu,
mais il évolua vers la Résistance passive puis active. Knochen savait qu’il
avait changé de camp, mais quels étaient les contacts de Bousquet avec la
Résistance et quels services a-t-il rendus ? Nous l’ignorons. A-t-il
connu François Mitterrand à Vichy : nous ne le savons pas non plus.