Hubert de Beaufort         Le Livre Blanc      
                Une étude exhaustive de l'histoire de l'occupation de Bordeaux
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© Hubert de Beaufort, Paris 2001

La concordance des témoignages

Ce qui frappe chez ces témoins qui ne se sont pratiquement jamais rencontrés depuis la guerre, c’est la concordance de leurs analyses, malgré des parcours professionnels très différents, (après la guerre), qui leur autorisaient une grande liberté d’expression :

- le résistant Paul Bignon termine la guerre à la tête de sa compagnie de tirailleurs ;

- l’Intendant de police Duchon est nommé général à la Libération ;

- Jean Chapel, le directeur de cabinet de Sabatier, poursuit une carrière préfectorale;

- Adrien Marquet, le maire de la ville, voit le Grand Rabbin Cohen lui rendre hommage en 1947, durant son procès, pour son action en faveur des Juifs ;

- Jacques Dubarry, le jeune rédacteur stagiaire a observé de l’intérieur la vie d’une préfecture assiégée.

Tous les cinq, travaillant à l’époque dans des sphères autonomes, reconnaissent que préfecture, mairie, police, tentent avec leurs moyens dérisoires de limiter l’ampleur des déportations des Juifs. Personne ne connaît ou imagine le drame de la solution finale. Comme le dit Jacques Dubarry, natif de Bordeaux : nous imaginions une sorte de STO… Malgré tout, il est étonnant de voir la similitude de leurs réactions face aux arrestations allemandes. Duchon, Marquet, Cohen, tiennent le même discours à la communauté juive : partez, partez, partez… mais ils sont peu écoutés.

Les deux témoignages qui suivent ont été recueillis en 1999 : celui de Pierre Saufrignon et de Jean Philippe Larrose sont suffisamment éloquents en eux mêmes pour ne pas réclamer de commentaires.