Hubert de Beaufort         Le Livre Blanc      
                Une étude exhaustive de l'histoire de l'occupation de Bordeaux
Accueil 
Introduction   Chap.-1  Chap.-1 suite  Chap.-2    Chap.-3  Chap3-suite   Chap.-4  Chap.-5    Chap.- 6    Conclusion

© Hubert de Beaufort, Paris 2001

CONCLUSION

SI MAURICE PAPON ÉTAIT COUPABLE ?

Il faudrait en tirer les conséquences :
elles sont au nombre de dix sept

Condamner un homme, cinquante ans après les faits, en vertu d’une jurisprudence spécialement construite pour le procès, implique des faits d’une exceptionnelle gravité : ce fut l’accusation de crimes contre l’humanité et Maurice Papon fut condamné à partir d’une reconstitution partielle et partiale des faits. Personne n’est en effet en mesure d’effacer l’Histoire et les accusateurs n’avaient probablement pas saisi qu’il était impossible de faire disparaître la masse des témoignages contredisant la culpabilité de Maurice Papon.

Si Maurice Papon était coupable, il faudrait en tirer les conséquences. Elle sont multiples puisque nous en avons compté dix sept dont nous dressons la liste.

1) Le grand Rabbin Cohen a-t-il perdu la mémoire lorsqu’il témoigne que la Préfecture était solidaire de la communauté juive pour limiter les déportations ?

2) Michel Bergès est-il de mauvaise foi, lorsqu’il démontre que le service des questions juives de Maurice Papon a sauvé plus de quatre cents juifs ?

3) René Mayer, haut dignitaire juif et ministre du général de Gaulle, s’est-il fait abuser de 1944 à 1958, lorsqu’il assure la promotion de son protégé, Maurice Papon, pendant quinze ans ?

4) Le juge Guyonnet-Duperat, qui a présidé le tribunal militaire de Bordeaux, après la Libération, est-il partial en affirmant ne jamais avoir reçu de plaintes contre Maurice Papon ?

5) Pourquoi le commissaire Poinsot, chef de la SAP, et Dehan, chef de la Section des Affaires juives, (SEC), tous deux aux ordres des Allemands, n’ont-ils pas considéré comme utile de mettre en cause Maurice Papon, devant le tribunal qui les a condamnés à mort. Pourquoi ?

6) Pourquoi Luther, le chef du KDS et Dohse, chef de la Gestapo, n’ont-ils pas jugé nécessaire d’impliquer la Préfecture et Papon en particulier, durant leur procès. Pourquoi ?

7) Pourquoi Jules Moch, ministre de l’Intérieur de la IVe République et qui était Israélite, a-t-il toujours soutenu Maurice Papon. Pourquoi n’a t-il jamais reçu de lettres concernant le secrétaire général de la préfecture de Bordeaux ? Pourquoi lui a t-il fait décerner la légion d’honneur pour son comportement de Résistant ?

8) Pourquoi Michel Debré, petit-fils de Rabbin, a-t-il entériné la nomination de Maurice Papon comme préfet de Police de Paris, (nommé par Bourgès Maunoury).

9) Pourquoi Jacques Soustelle, qui dirigeait les services spéciaux du gouvernement provisoire d’Alger, aurait-il enterré le dossier Papon. Pour quels motifs ?

10) Pourquoi Bourgès-Maunoury, président du Conseil sous la IVème République, n’aurait-il pas entendu les plaintes des Juifs bordelais à l’encontre de l’ancien secrétaire général ?

11) Pourquoi Roger Landes, Juif anglais, responsable du SOE anglais pour la Gironde qui fut l’un des chefs de la Résistance à Bordeaux aurait-il écrit que Maurice Papon était le seul fonctionnaire sur lequel il pouvait compter ? Aurait-il laissé déporter ses coreligionnaires sans réagir ?

12) Pourquoi François Mitterrand serait-il partial lorsqu’il déclare qu’une instruction aussi longue est attentatoire à la démocratie ?

13) Pourquoi le général de Gaulle, en Septembre 1944, entérine-t-il à Bordeaux la nomination de Maurice Papon auprès du nouveau commissaire de la République, Gaston Cusin ? En1958, il confirme Papon comme Préfet de police de Paris. Ne s’est-il jamais renseigné ?

14) Tous les grands Résistants qui maintiennent leur soutien à Maurice Papon, (Marie-Madeleine Fourcade, Roger Samuel Bloch, Jean Morin, Guy de Saint Hilaire, le R.-P. Riquet, Jean Jaudel, Jean Mattéoli, Léon Boutbien, Maurice Travers, Alain Perpezat, Christian Campet, Robert de La Rochefoucaud, Roger Lhombraud, Aimé Aubert, etc.), n’auraient-ils pas compris ce que signifiait la guerre, la mort, la déportation, la Résistance, et soutiendraient inconsidérément un crime de bureau en défendant Maurice Papon ?

15) Jean Philippe Larrose, qui connut tous les grands drames de Bordeaux en tant qu’interprète auprès de la Kommandantur, se trompe-t-il lorsqu’il affirme que la Mairie et la Préfecture ont fait tout leur possible pour sauver des Juifs chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion ?

16) Helbronner, le président du Consistoire durant l’Occupation, a-t-il eu tort de penser que ses négociations permanentes avec Pétain ont permis de sauver une grande partie de la communauté juive française ?

17) L’amiral Leahy, ambassadeur des USA auprès du gouvernement de Vichy, et son successeur Tuck, n’ont jamais attiré l’attention du président Roosevelt sur les déportations juives. Ont-ils voulu cacher la vérité ou l’ignoraient-ils ?

Face à tous ces témoignages, une " nouvelle histoire " veut s’affirmer. Celle des nouveaux procureurs : un Michel Slitinsky confondu publiquement durant le procès de Bordeaux et un Serge Klarsfeld récusant le Droit en exigeant une condamnation.