Si les commentateurs ont abondamment médiatisé ce procès d’exception qui
a réclamé 17 ans d’instruction et six mois de débat, alors que les pièces
présentées à la Cour d’Assises existaient depuis cinquante ans, ils n’ont
guère été sensibles à deux volets de ce procès hors normes :
- l’absence des Allemands et de leurs archives qui seules pouvaient
expliquer les mécanismes des déportations ;
- l’hostilité dont été l’objet les grands Résistants qui ont tenté d’expliquer
le sens de leur combat et les limites de leurs actions.
Non seulement les parties civiles veulent que la Shoah soit mise au centre de
la deuxième guerre mondiale, mais elles déclarent que Maurice Papon est
coupable malgré son affiliation à un réseau gaulliste. Après la plainte
récemment déposée contre la SNCF par les organisations juive américaines,
verra-t-on remettre en cause le rôle joué par le général de Gaulle
lui-même ?