Hubert de Beaufort         Le Livre Blanc      
                Une étude exhaustive de l'histoire de l'occupation de Bordeaux
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© Hubert de Beaufort, Paris 20

CHAPITRE V

LES VRAIS TÉMOINS PARLENT (suite)


I- Les dépositions des responsables bordelais après la guerre :

  1. Adrien Marquet, maire de Bordeaux.
  2. Le colonel Duchon, Intendant de police.
  3. Paul Bignon, Résistant et neveu de Maurice Sabatier, préfet régional de la Gironde
  4. Jean Chapel, directeur de Cabinet du préfet Sabatier.
  5. Jacques Dubarry, chef du service des questions juives de la préfecture.
  6. La concordance des témoignages

II- Les dépositions (en 1999) de deux témoins privilégiés, car encore vivants, sur Bordeaux occupé :

  1. Jean Philippe Larrose, interprète de l’Université auprès de la Kommandantur.
  2. Pierre Saufrignon, policier résistant, déporté à Neuengamme.

    Ces sept témoins ont connu l’Occupation à Bordeaux entre 1940 et 1944. Le regroupement de leurs témoignages apparaît comme essentiel : les premiers ont participé directement au fonctionnement administratif de la Préfecture, mais nous ne possédons que leur témoignage écrit, alors que les seconds, toujours vivants, peuvent expliquer le passé tout en étant à même d’apprécier la façon dont le procès a présenté les faits.

    Les interviews de Pierre Saufrignon et de Jean Philippe Larrose ont été enregistrés et ces deux grands témoins ont accepté d’attester les déclarations faites devant les caméras.

Le sens des témoignages bordelais

    Ces témoignages ne prennent tout leur valeur que si l’on a pu comprendre au préalable le fonctionnement des structures très particulières de l’Occupation, avec le climat d’oppression totalitaire qui pesait alors sur les Français. En cette année 2000, qui pourrait imaginer qu’une infraction, même légère, pouvait amener en camp de concentration et même devant le peloton d’exécution en tant qu’otage ?

    Les cinq premières personnes que nous présentons occupaient des fonctions complémentaires qui permettent de fort bien cerner le fonctionnement de la Préfecture : le maire de la ville, l’Intendant de Police, le directeur de Cabinet du préfet régional, le chef de service des questions juives et un Résistant réfugié chez Maurice Sabatier. Un panel représentatif, d’autant plus crédible qu’ils sont décédés depuis longtemps : ils se sont exprimés librement hors de toute contrainte.

    Quant à Jean Philippe Larrose et Pierre Saufrignon, le premier est à même d’expliquer le fonctionnement des organisations allemandes vues de l’intérieur et le second les conditions dans lesquelles travaillaient la Préfecture et les forces de police. Larrose n’a pas été cité au procès et si Saufrignon a témoigné, il ne cache pas aujourd’hui que les cartes étaient pipées et que Maurice Papon ne pouvait échapper à la condamnation.